Piše: Jasna Šamić
Gledala sam predstavu Od Pandore do Pandore (D’une Pandore l’autre), upečatljivo scensko djelo. U brošuri o predstavi saznajemo da ju je režirala Éliane Morin, uz asistenciju Évelyne Morin. Tekst se oslanja kako na Metamorfoze Ovidija, tako i na lične zapise ove dvije sestre – autorice komada. Već na samom početku, uvode nas u bogat mitološki materijal, prizivajući moćne likove iz prošlosti: Pandoru, naravno, čija je čuvena kutija (ili ćup) oslobodila sve nesreće svijeta, zatim Zevsa, Apolona i mnoge druge figure koje „igraju“ u ovoj hibridnoj, i savremeno osmišljenoj mitološkoj fresci.
„Pandora je otvorila kutiju i zla su se sručila na planetu. Ko je kriv?“ – to je pitanje koje strukturira nit cijele predstave. Da bi odgovorili na njega, Pandora i Ovidije kreću na pripovjedno putovanje kroz mitološke i istorijske epizode, susrećući usput polarnu medvjedicu, sjenku, dva klovna, Apolona i još čitavu galeriju likova iz bogatog, pjesničkog repertuara. Citat iz brošure koji potpisuje Évelyne Morin već najavljuje ton predstave: iako vanvremenska, duboko ukorijenjena u sadašnji trenutak.
Upravo u tome i leži njena snaga. Jer ispod površine mitova predstava govori o našem vremenu. Tekst nas suočava sa svijetom u kojem živimo, koristeći Ovidijev jezik i ritam antičke tragedije kako bi se osvrnuo na današnje katastrofe. Kako ne pomisliti, slušajući te stihove i gledajući scenske slike, na današnje stanje u Gazi, na izraelska bombardovanja, na rastuće napetosti u regionu, na Trumpa i njegove « kaprice », na megalomaniju svjetskih lidera? Kako se ne zapitati kuda nas Netanjahu i njegova vlada vode? Zašto Izraelci koje intervjuišu francuske televizije ne osjećaju strah, već otvoreno podržavaju ovaj novi rat? I šta reći o Ukrajini, klimatskim promjenama, Africi prepuštenoj svojim katastrofama, Balkanu koji i trideset godina nakon prekida vatre koji se nikad nije pretvorio u pravi mir, ostaje i dalje napet, opasna zona, zbog istih barbara?
Sva ta zla, koja su izašla iz Pandorine kutije, danas su svuda oko nas.
Režija je u potpunosti usklađena s porukom: jednostavna, i ritmična. Igra glumaca je dojmljiva, kostimi raskošni i raznovrsni, promjene scena brze, dok scenografija ostaje jednostavna, ali zahvaljujući tim slikovitim kostimima, puna raznih boja.
Jezik kojim je komad napisan je po sebi uspjeh. Što i ne iznenađuje, s obzirom da je Évelyne Morin pjesnikinja, a i Éliane Morin je to putem drugog izraza. Njihova riječ je snažna i lijepa – čak i kada govori o najgorem.
A kad se sve završi, jedno pitanje ostaje, odzvanja: da li se čovjek uopšte promijenio od Antike? Ili se možda nikada neće promijeniti? Da li se, kako je predvidio Ibn Haldun, istorija stalno ponavlja – i to u sve opasnijim oblicima?Ipak, kao da ostaje jedno svjetlo. Jer, kao u legendi o Pandori: „Samo je Nada ostala na dnu ćupa.“
Éliane Morin je direktorica teatarske trupe Les Trois Clous (Île-de-France), režiserka, autorica brojnih predstava. Trupa Les trois Clous je osnovana 1967. godine. Za ovu trupu, pozorište je pjesnički govor u riječima i slikama o svijetu i u svijetu. Svaka predstava mora imati svoju neophodnost i hitnost. Trupa je izvodila djela mnogih savremenih autora. U saradnji s nastavnicima i u skladu sa školskim programima, djeluje u srednjim školama. Godine 1993. trupa je dobila Specijalnu nagradu žirija FESTHÉA. Godine 2001. trupu je izabrao Opštinski savjet Essonnea da predstavlja pozorišne trupe tokom Dana baštine, u povodu obilježavanja godišnjice zakona iz 1901. godine, s predstavom Et nous serons les passeurs du temps.
Évelyne Morin, pjesnikinja, bivša profesorica književnosti i glumica u pozorišnoj trupi Les Trois Clous. Zadužena je za program manifestacije Poésie & musique.orge, pjesničko-muzičkog događaja koji se organizuje u partnerstvu između MJC-a iz Savigny-sur-Orgea i pozorišne trupe Les Trois Clous. Učestvuje na pjesničkim čitanjima i susretima, vodi radionice kreativnog pisanja u školama i u domovima za starije osobe. Članica je žirija Nagrade za otkriće poezije Fondacije Simone de Carfort, pod okriljem Fondacije Francuske. Članica Kuće pisaca i književnosti.
“D’une Pandore l’autre” : un miroir poétique et implacable de notre époque
J’ai vu D’une Pandore l’autre, une pièce singulière et marquante. Dans la brochure relative à la pièce, on apprend qu’elle est mise en scène par Éliane Morin, assistée d’Évelyne Morin. Les textes, eux, s’inspirent à la fois des Métamorphoses d’Ovide et des écrits personnels des deux sœurs, autrices de la pièce. D’emblée, elles nous plongent dans une riche matière mythologique, convoquant des figures puissantes du passé : Pandore, bien sûr, dont la célèbre boîte a libéré tous les maux sur l’humanité, mais aussi Zeus, Apollon, et d’autres encore, qui viennent “jouer” dans cette fresque revisitée, hybride et intense.
« Pandore a ouvert la boîte et les maux se sont abattus sur la planète. Qui est coupable ? » Cette question structure le fil rouge du spectacle. Pour y répondre, Pandore et Ovide embarquent dans un voyage narratif, traversant des épisodes mythologiques autant qu’historiques, croisant sur leur route une ourse polaire, une ombre, deux clowns inquiétants, Apollon, et bien d’autres figures issues d’un imaginaire riche, poétique et critique. La citation d’Éliane Morin dans la brochure annonce le ton : une pièce à la fois intemporelle et profondément ancrée dans le monde d’aujourd’hui.
Et c’est bien ce qui en fait l’intérêt majeur. Car sous la surface des mythes, c’est de notre époque qu’il est question. Le texte nous parle, sans détour, de ce que nous vivons, en utilisant les mots d’Ovide et les accents des tragédies anciennes pour interroger les désastres modernes. Comment ne pas penser, en écoutant ces mots et en regardant ces images, à la situation actuelle à Gaza, aux bombardements, aux tensions croissantes dans la région, à Trump et ses « caprices », à la mégalomanie des dirigeants ? Comment ne pas se demander où Netanyahou et son gouvernement entraînent le monde ? Pourquoi des Israéliens, interrogés à la télévision française, n’ont pas peur et soutiennent ouvertement cette nouvelle guerre ? Et que dire de l’Ukraine, du réchauffement climatique, de l’Afrique abandonnée à ses catastrophes, des Balkans toujours sous tension, trois décennies après un cesez le feu qui n’est jamais devenu une véritable paix ? Les maux libérés de la boîte sont là, partout.
La mise en scène épouse la densité de ce propos : sobre, mais rythmée. Le jeu des comédiens est remarquable, les costumes d’une grande richesse, la rapidité des changements de scène est saisissante, la scénographie sobre mais pleine de couleurs grâce à ces costumes très imagés.
Poétique, la langue de la pièce est une réussite en soi. Cela ne surprend pas, quand on sait qu’Évelyne Morin est poétesse, et qu’Éliane Morin, par d’autres voies d’expression, l’est aussi. La parole y est ciselée, belle, même lorsqu’elle parle du pire.
Et quand le spectacle est fini, cette question revient, lancinante : que peut-on conclure ? Que l’homme n’a pas changé depuis l’Antiquité ? Que, peut-être, il ne changera jamais ? Que l’Histoire, comme l’avait pressenti Ibn Khaldoun, ne fait que se répéter, en prenant des formes toujours plus inquiétantes ?
Mais il reste une lumière. Car, comme dans la légende de Pandore, « seul l’Espoir est resté au fond de la jarre ».
Éliane Morin est directrice de la compagnie théâtrale Les Trois Clous (Île-de-France), metteuse en scène et autrice de nombreuses pièces. La compagnie Les Trois Clous a été fondée en 1967. Pour cette troupe, le théâtre est une parole poétique, en mots et en images, sur le monde et dans le monde. Chaque spectacle doit porter en lui sa nécessité et son urgence. La troupe a interprété des œuvres de nombreux auteurs contemporains. En collaboration avec les enseignants et en lien avec les programmes scolaires, elle intervient dans les lycées. En 1993, la compagnie a reçu le Prix Spécial du Jury FESTHÉA. En 2001, elle a été choisie par le Conseil Général de l’Essonne pour représenter les compagnies théâtrales lors des Journées du Patrimoine, à l’occasion de l’anniversaire de la loi de 1901, avec la pièce Et nous serons les passeurs du temps.
Évelyne Morin est poétesse, ancienne professeure de littérature et comédienne au sein de la compagnie théâtrale Les Trois Clous. Elle est responsable de la programmation de la manifestation Poésie & musique.orge, un événement poético-musical organisé en partenariat entre la MJC de Savigny-sur-Orge et la compagnie Les Trois Clous. Elle participe à des lectures et rencontres poétiques, et anime des ateliers d’écriture créative dans les écoles et les maisons de retraite ; elle est membre du jury du Prix de la découverte poétique de la Fondation Simone de Carfort, sous l’égide de la Fondation de France. Elle est également membre de la Maison des écrivains et de la littérature.