Piše: Jasna Šamić
Ovih dana završili su se Dani poezije, poznata međunarodna manifestacija — festival poezije na kojem su nekada učestvovali brojni veliki strani pjesnici, uz naše, jugoslovenske, takođe velike pjesnike.
Na taj događaj je vlast, prije agresije na Bosnu devedesetih godina prošlog vijeka, itekako obraćala pažnju i njegovala ga, kao i mnoge druge kulturne manifestacije. Većina njih je preživjela oluje istorije, ali pošto sadašnje vlasti nemaju mnogo — ili nimalo — sluha za pravu kulturu, ove su manifestacije danas znatno skromnije.
Ipak, događaja je bilo svakoga dana, a ni sale nisu bile prazne.
Ja sam imala sreću da bude prikazan moj portret pisca i umjetnika, ali i priliku da slušam druge pjesnike, većinom iz bivše Jugoslavije, danas poznatije kao Region.
Odlučila sam da prevedem na francuski pjesme onih pjesnika–učesnika koji mi ih pošalju. Obavijestila sam ih o tome i zamolila da mi pošalju svoju poeziju.Među prvima se javila Emsura Hamzić, pa sam najprije prevela njene pjesme — koje ćete dolje pročitati.
LES JOURNÉES DE LA POÉSIE, LES POÈTES ET MA TRADUCTION EN FRANÇAIS DE CERTAINS D’ENTRE EUX
Ces derniers jours se sont achevées les Journées de la Poésie, une manifestation internationale bien connue — un festival de poésie où, autrefois, participaient de nombreux grands poètes étrangers aux côtés de nos grands poètes yougoslaves.
Avant l’agression contre la Bosnie dans les années quatre-vingt-dix du siècle dernier, les autorités prêtaient une grande attention à ce genre d’événements et les soutenaient activement, ainsi que de nombreuses autres manifestations culturelles.
La plupart d’entre elles ont survécu aux tempêtes de l’Histoire, mais comme les autorités actuelles n’ont guère — ou pas du tout — d’oreille pour la véritable culture, ces manifestations sont aujourd’hui beaucoup plus modestes.
Il y a toutefois eu des événements chaque jour, et les salles n’étaient pas vides.
J’ai eu la chance qu’on y présente mon portrait d’écrivaine et d’artiste, mais aussi l’occasion d’écouter d’autres poètes, pour la plupart venus de l’ex-Yougoslavie, aujourd’hui plus connue sous le nom de Région.
J’ai décidé de traduire en français plusieurs poèmes des poètes participants qui me les enverraient. Je les ai informés de mon intention et les ai invités à m’envoyer leurs poèmes.Parmi les premiers à répondre fut la poétesse Emsura Hamzić ; donc, j’ai d’abord traduit ses poèmes — que vous lirez ci-dessous.
Pjesme Emsure Hamzic na sh-bosanskom jeziku i prevodi na francuski Jasne Samic / Poèmes d’Emsura Hamzic en serbo-croate (bosnien) et en français, traduits par Jasna Samic
EMSURA HAMZIĆ
POZLATA
Tako brzo pozlata mi
sa svijeta spade,
pa u svemu vidim samo,
prah koji će biti,
i uzalud sto majstora
danonoćno rade,
skelete od moga oka
ne mogu sakriti:
ljudī, zvijerī, bilja,
zvijezdā, i drveća,
nad glavama dok se smiju
vidim gori svijeća,
i suze vidim bližnjih
dok se mole,
i žile i mrave,
i lobanje gole,
kako škljocaju dok
bezbrižno ljube,
i crva što mlado stablo
čeka da izdube!
Tako brzo pozlata mi
sa svijeta spade,
pa ipak puštam –
nek majstori rade!
LA DORURE
Si vite la dorure
du monde s’est détachée,
et dans toute chose je ne vois plus
que la poussière à venir.
En vain cent maîtres
travaillent jour et nuit —
ils ne peuvent cacher
les squelettes de mon regard :
les hommes, les bêtes, les plantes,
les étoiles et les arbres…
tandis qu’au-dessus des têtes ils rient,
je vois brûler une bougie,
et je vois les larmes de mes proches
tandis qu’ils prient ;
je vois les veines, les fourmis,
et les crânes nus,
qui claquent tandis qu’ils
s’embrassent sans souci,
et je vois le ver qui attend
de creuser un jeune arbre !Si vite ma dorure
du monde s’est détachée,
et pourtant je laisse faire :
que les maîtres travaillent !
POGLEDAJ SINAK
Pogledaj, sinak, oko sebe,
i u se pogledaj,
i šta još vidiš, osim mlinak,
iz kojeg sipi kraj!
Ne ruži ružu, ne tiči ticu,
ne potkresuj poj,
pusti da glasno zamirišu
na ploči zagrobnoj!
Ne nosi crno ruho, sinak,
ti to ne možeš znati!
Ono će sámo po te doći
kad crnu vunu sprede mati!
Sarajevo,1991.god.
REGARDE, MON FILS
Regarde, mon fils, autour de toi,
et regarde en toi-même,
que vois-tu encore hormis le petit moulin
d’où s’écoule la fin !
Ne flétris pas la rose, ne blesse pas l’oiseau,
ne taille pas le chant,
laisse-les répandre pleinement leur parfum
sur la dalle d’outre-tombe !
Ne porte pas l’habit noir, mon fils,
tu ne peux le savoir !
Il viendra tout seul vers toi
quand ta mère filera la laine noire !
Sarajevo, 1991.
SMIJEH TVOJ
Tvoj smijeh u mojim grudima
Ruši gnijezda,
I ispadaju kuždravi i golišavi
Ptići moje duše.
Smiješ se ovoj predstavi nenadanoj
Ne zlobno, al ni blagonaklono ne.
Prosto, to zabava je tebi,
A ja danima posle vraćam
Siročiće goluždrave
Na njihova mjesta, i učim ih svemu
Što pomoći će da već jednom odrastu,
Da perje njeguju, i da polete
Ka nebesima, kad ponovo
Poplava smijeha tvoga
U mojim grudima
Pometnju napravi!
TON RIRE
Ton rire, dans ma poitrine,
détruit les nids,
et tombent, tout tremblants et nus,
les oisillons de mon âme.
Tu souris de ce spectacle imprévu,
sans méchanceté, sans bienveillance non plus.
Simplement, cela t’amuse,
tandis que moi, des jours durant, je ramène
les petits orphelins tremblants
à leur place, et je leur apprends tout
ce qui pourra les aider à grandir,
à soigner leur plumage, et à s’envoler
vers les cieux, quand à nouveau
le flot de ton rire
sèmera le désordre
Dans ma poitrine !
MOLITVA
Vrati milost u ljude,
miris svelom beharu,
i radost zrenja vrati plodu,
obasjaj vodu u bunaru.
Razbistri, Bože, ljudske oči,
provedri misli, srca zacijeli,
da opet lete lastavice,
vjetar šumori, snijeg se bijeli…
Jer ovaj sumrak, ni dan ni veče,
ova jeza sred vrelog ljeta,
ne može ničim da se spere,
osim prečistom suzom djeteta!
PRIÈRE
Redonne la grâce aux hommes,
le parfum aux couronnes des arbres en fleurs,
redonne au fruit la joie de mûrir,
fais briller l’eau dans le puits.
Éclaire, ô Dieu, les yeux des hommes,
éclaire leurs pensées, guéris leurs cœurs,
que les hirondelles volent de nouveau,
que le vent murmure, que la neige blanchisse…
Car rien ne peut rendre l’innocence
au crépuscule, au jour, et au soir,
comme au frisson du cœur de l’été brûlant,
rien d’autre que la larme pure d’un enfant !
SMIJEŠI SE, RADOSTI MOJA
Smiješi se, dušo moja,
Kao zaljubljeni što se smiješe.
Smiješi se zlatna žico,
Ničemu se smiješi.
Radosti moja, smiješi se,
Propasti i porazu,
Kao što se smiješiš suncu
Koje život daje.
Samo se smiješi, dok niz drumove
Dani u ništa prolaze,
I oproštajne poljupce šalji
Životu varvarinu
Što zidine je razvalio duše,
I pustio sve ptice i zvijeri
Da ulaze i izlaze drsko,
Bez tvoga dopuštenja.
Smiješi se, pa nek sve ide,
Kuda je i pošlo!
SOURIS, Ô MA JOIE
Souris, mon âme,
comme sourient les amants.
Souris, corde d’or,
souris à tout.
Ô ma joie, souris
à la ruine et à la défaite,
comme tu souris au soleil
qui donne la vie.
Souris seulement, tandis que sur les routes
les jours s’écoulent vers le néant,
et envoie des baisers d’adieu
à la vie barbare
qui a brisé les remparts de ton âme,
et laissé entrer et sortir, avec insolence,
toutes les bêtes et tous les oiseaux,
sans ta permission.
Souris, et que tout s’en aille
là où tout déjà s’en est allé !
SMRT U VENECIJI
(T.Manu)
U Veroni, ne čeka me niko,
Venecijom, prazna plovi barka.
Na pustome trgu golubovi,
Ispred stare Crkve svetog Marka.
Tek, dječaci, kao u lov hrti,
Odhitaju, bezobzirno mladi,
A na klupi ni meštra, ni smrti,
Modrom rukom pijesak da zagladi.
Samo noćca, tamna, južna svila,
Pomno skuplja opore glasove.
Da bi zvijezde lutanja lišila,
Brižno sklapa oči Tomasove.
LA MORT À VENISE
(T. Manu)
À Vérone, personne ne m’attend,
À Venise glisse une barque vide.
Sur la place déserte, des colombes,
devant la vieille église Saint-Marc.
Seuls des garçons, tels des lévriers en chasse,
s’élancent, insouciants et jeunes,
et sur le banc — ni le maître, ni la mort —
pour aplanir le sable de sa main mauve.
Seule la douce nuit, soie sombre du Sud,
recueille avec soin les voix âpres,
pour priver les étoiles d’errance,
et referme tendrement
les yeux de Thomas.
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